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Révelatrice de rayonnemment personnel

Photo du rédacteurDiane Dussert

Le Combo " CON-CON" : Confinement et Compulsions

Dernière mise à jour : 27 déc. 2020

Le confinement bouleverse nos habitudes, et vient accentuer des déséquilibres sous-jacents par des comportements négatifs tels que les compulsions.





La compulsion, entre plaisir et frustration.


Définition de Psychologie Mag : Besoin interne impérieux d'accomplir un acte que la conscience refuse.


Je fais partie de ceux qui pense que comprendre nos mécanismes internes permet d'agir mieux pour se libérer de certaines contraintes.

Je vous propose quelques notions de biologie pour mieux comprendre comment se crée une compulsion.



Notre métabolisme fonctionne avec la sécrétion de nombreuses hormones dont chacune a un rôle essentiel au bon fonctionnement de notre être ( physique et psychique indissociables).

C’est de la sécrétion de ces hormones que nos émotions naissent. Tel le "bien-être" avec un bon fonctionnement de notre métabolisme ou le malaise avec un mauvais fonctionnement de ces sécrétions. Cela joue sur notre santé de manière holistique.

Toutes ces hormones sont donc vitales et essentielles, mais il en est particulièrement une qui joue une rôle prépondérant dans la naissance des compulsions. Je parle ici de tous types de compulsions, allant de la nourriture, aux réseaux sociaux, aux jeux, etc, dont nous parlerons plus loin.


Cette hormone vous la connaissez bien car vous l'aimez bien, c’est la dopamine !



La dopamine quand tout va bien


La dopamine est familièrement surnommée "l'hormone du bonheur".

Quand tout est équilibré, la dopamine est sécrétée à petite dose afin de nous indiquer que le comportement que nous avons est bénéfique à notre fonctionnement, au même titre qu' une récompense.

C'est par la récompense et donc le plaisir que nous ( et les animaux ) apprenons et que nous ancrons des comportements inconscients. Il s'agit de vrais apprentissages.


Par exemple, je n’ai pas mangé depuis 4 heures, mon ventre gargouille, je ressens la faim, donc je vais me préparer et manger un repas équilibré. Ainsi je vais ressentir une sensation de satisfaction à remplir mon estomac. On dit souvent : “ Ca fait du bien de manger !”


Cette sensation de satisfaction est souvent inconsciente, nous n'avons pas vraiment conscience d'agir pour notre survie à ce moment là...

Malheureusement d'ailleurs ! Car cela permettrait peut être d'exterminer la malbouffe et toutes les sortes de mixtures industrielles ...Bref !


Grâce à cette sécrétion légère et normale de dopamine, nous ressentons une sensation de plaisir, de satisfaction. Cela nous apprend à bien nous comporter pour le bon fonctionnement de notre métabolisme.

Cette sensation de récompense crée en nous un apprentissage qui à l'essence même de ce processus a permis la survie des espèces.

On mange pour ressentir plaisir et satisfaction...



Quand la frustration crée la compulsion



Ainsi on comprend facilement que ce sont nos ressentis et nos émotions qui nous créent des automatismes et qui peuvent devenir petit à petit des obsessions. Nos vies sont faites d'expériences satisfaisantes et d'autres moins.


Lorsque nous ne ressentons pas la satisfaction nécessaire à notre équilibre psychique et biologique il y a donc un déséquilibre interne. Ce déséquilibre nous apporte la sensation de frustration, de manque.

C'est un alors qu'un processus dangereux peut s'enclencher et inscrire inconsciemment en vous un nouveau mécanisme malaisant : La compulsion.


Effectivement si dans votre vie vous êtes successivement soumis à des sensations de frustration, votre mécanisme interne va être de combler ce manque de satisfaction par une sécrétion plus importante de dopamine au travers d'un comportement spécifique.

Ce comportement qui, à la base vous apportait la bonne dose de plaisir, va automatiquement être augmenté afin que puissiez en avoir d'autant plus pour combler le manque créé par la frustration.


Si le fait de vous nourrir donne lieu à des frustrations, à un manque de plaisir et de dopamine, cela va engendrer un besoin d'augmenter l'accès à la dopamine par des moyens « faciles ». Exemple, sucre, tabac, jeux...

Souvent on se prive de manger certains aliments qui nous font plaisir pour ne pas grossir, et lorsque nous sommes confrontés à cet aliment, la charge de frustration est tellement forte, que la compulsion vient faire relâcher la tension, vous craquez et c'est la compulsion.


La compulsion dépasse toute maîtrise mentale, toute capacité à décider.

Souvent on dit " c'est plus fort que moi".


Effectivement, c'est plus fort que nous car coûte que coûte notre mécanisme interne va devoir chercher à retrouver cet équilibre de dopamine par l'accès rapide au plaisir. En allant en chercher encore plus de ce qui procure du plaisir. Et tout ce qui est à l'excès donne lieu à un nouveau déséquilibre.


Dans le cas de tout à l'heure, le raccourcis est clair, la privation à répétition entraîne irrémédiablement la prise de poids.

Ces tests ont été fait sur des pigeons, en alternant des moments où la nourriture était accessible et d'autres non. Ainsi les pigeons ont eu besoin de faire des "provisions" lorsqu'ils ont compris qu'ils n'avaient pas toujours accès aux graines. Ainsi, par le manque les pigeons sont devenus obèses.



On nous crée des compulsions



Notre société de consommation fonctionne sur ces mécanismes synonyme de manipulation psychique.

Je crois qu'il est important de regarder ces mécanismes en face afin de prendre conscience de l'impact qu'ils ont sur nos vies. Les publicités nous poussent très clairement aux compulsions en nous promettant des plaisirs intenses et faciles.


Cela n'est pas nouveau mais je souhaite le rappeler, les réseaux sociaux sont construits sur ce modèle. La compulsion qu'ils créent peut parfois mener jusqu'à l'addiction. Je le vois de plus en plus en consultation d'hypnose.


Prenons pour exemple le réseau Fac.....K, pour ne pas le nommer. Le système de "like" est précisément étudié pour créer la compulsion de publier toujours plus, d'être présent et actif sur l'application.

Parce que " lorsque c'est gratuit, c'est vous le produit ".


Les "likes" reçus suite à une publication nous envoient une dose de satisfaction et donc de dopamine, instantanément cela nous fait plaisir et c'est gratifiant.

Aussi, nous ressentons instantanément une sensation d'être compris, accepté, de faire partie d'un groupe... Ces sensations indiquent que ces besoins psychologiques fondamentaux sont satisfaits. Cela nous rassure et nous apaise.


Malheureusement nous ne sommes pas toujours hyper populaire dans les posts de nos opinions...

A l'inverse, une publication qui ne récolte pas les résultats attendus, déclenche une sensation de frustration, peut être même le sentiment d'être incompris, rejeté ... Cette sensation désagréable et malaisante va nourrir le besoin de publier à nouveau pour espérer avoir sa prochaine dose de satisfaction par les "likes".

Comme le pigeon qui revient à chaque fois en espérant avoir ces graines ...


Selon la "fragilité " de chacun, l'impact peut être plus ou moins fort. Plus ou moins destructeur.

Il en va de même pour la nourriture.

Plus je me restreins, plus je ressens la frustration plus je risque de craquer pour avoir ma dose nécessaire de dopamine. Je me crée ainsi une compulsion alimentaire.


J'ajouterai que des années de frustration pour un enfant pourra créer un terrain fertile à des pulsions boulimiques quelques années plus tard. En cabinet je reçois souvent de jeunes femmes magnifiques souffrant de boulimie.

Elles m'expriment souvent le même schéma, que dans leur éducation, leur mère ( et oui c'est pour le moment jrs ce cas dans mon cabinet ) les a restreintes en nourriture et leur a appris à " manger correctement".

Suivant l'état psychique de la petite fille, cela peut donner naissance plus tard à des compulsions pour rattraper l'insatisfaction psychologique vécue durant l'enfance et se venger de sa mère (par le comportement d'autodestruction que représente la boulimie).



L'addiction est nourrie de compulsions.





Ce ne sont pas les seuls domaines dans lesquels on retrouve les compulsions et les addictions. Nous connaissons bien l'addiction au sucre, à la cigarette mais tout ce qui procure une sécrétion rapide de dopamine peut devenir addictif s'il y a présence d'un déséquilibre interne à combler.


Les jeux d'argent où l'on ne gagne pas à tous les coups, les jeux vidéos, la reconnaissance au travail par la manière d'être managé, le sexe, l'alcool, le tabac ... tout ce que l'industrie a crée et développé pour satisfaire des ambitions mercantiles.



Pour élargir le débat, pourquoi d'ailleurs ne pas s'interroger sur le contexte sociétale de ces compulsions ? En étudiant l'accessibilité à la nourriture saine suivant les pays, les politiques... ( à l'heure où j'écris cet article les américains élisent leur nouveau président, Trump ou Biden).


Avec cet article, j'espère que vous avez pu regarder différemment vos compulsions et comprendre que rien n'est définitif.

Vous pouvez reprendre la main maintenant.


Vous désirez véritablement vous libérer de vos compulsions, agir sur ces mécanismes inconscients ?




A bientôt















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